Technoromantisme

Galerie

Gallery Rien de spécial Nothing special projets & pdf DVDREMIX DVDREMIX en Theorie Theory Contact

 

OZONE

Une des toutes premières oeuvres utilisant internet. Une façon radicalement novatrice d'utiliser internet en art : par la transmission instantanée de données dans une recherche de globalisation de la perception et de l'expression artistique. Cette oeuvre s'inscrit dans l'émergence d'un art planétaire, et non dans une optique de simple diffusion d'oeuvre numérique visuelle.

Conception début 1995 - réalisée en 1996 avec l'aide de la villa médicis à la Biennale d'Adelaide - Australie.

Les mesures de l'ozone produite par la circulation automobile à Lille et les mesures des ultraviolets traversant la couche d'Ozone en Australie sont transformées en sons diffusés dans un jardin d'Adelaïde et dans les rues de Roubaix.

 

Cette oeuvre a évolué vers l'installation planétaire ooo.


 

 

Cette installation est la métaphore d'une " pompe à Ozone " entre l'ozone produite par la pollution automobile, et l'ozone stratosphérique naturelle, entre l'Europe et l'Australie, entre l'homme et la nature.
Les sons ne sont pas une musique créée par une personne, mais générée par l'activité humaine à son interaction avec la planète.
Des sons générés à distance par des facteurs impalpables, résultant pourtant d'une interaction complexe entre l'homme et le monde.
Ozone exprime de facon artistique et poétique le problème écologique majeur pour les australiens du trou dans la couche d'ozone.
Un paradoxe est apparent pour le problème de l'ozone : produit en trop grande quantité par les voitures dans les villes, il est par contre en déficit au niveau de la stratosphère et provoque en Australie une augmentation inquiétante des cancers de la peau, devenant un phénoméme de société tangible, bien que pour nous lointain. Les enfants australiens apprennent à l'école à se protéger du soleil.
Interdépendance planétaire : Il nous apparait de plus en plus que nos destins et nos gestes sont liés avec ceux de tous les humains, mème situés aux antipodes.
Une solidarité, une conscience planétaire s'élabore peu à peu.
La beauté, la poésie de la distance est essentielle, elle nous permet de redimensionner nos consciences.
Le projet Ozone exprime ce mélange d'inquiétude et d'emerveillement devant l'interdépendance des phénomènes terrestres.

Immatérialité et complexité :
Le projet exprime aussi l'immatérialité et la complexité des phénomènes auxquels l'homme contemporain est confronté. L'ozone, les UV sont des facteurs de phénomènes complexes où la physiologie humaine interagit avec le climat, où la survie planétaire interagit avec le développement économique.
Pourtant ces facteurs sont impalpables, et finalement sont des " objets immatériels " liés à l'information (ou la désinformation).
Ce projet utilise en partie ce que devant la complexité des phénomènes l'homme a nommé hasard, il actualise une interrogation permanente dans la création artistique, scientifique et philosophique.

Poétique de l'ubiquité : les télécommunications sont une partie importante du projet parce qu'elles permettent d'exprimer l'interdépendance géographique, la poétique de l'ubiquité, la sensualité de la distance.

Beauté de la présence à distance : ma conscience est partagée entre ici et ailleurs, entre moi et l'autre. Je participe du lointain.

Sensualité de la distance : la perte de vue, réorganise notre perception, exacerbe notre sensualité auditive.

Cette perte de vue est source d'imaginaire.

 

Vue de l'installation au Festival International d'Adelaide

 

Texte : 
BROWN Paul, "Stéphan Barron at the Old Treasury Building", Catalogue du Festival International d'Adelaïde, 1996